"Il faut que vous vous rendiez à Moulins !"
En route pour Moulins
"Il faut que vous vous rendiez à Moulins !" C'est ce que vous a dit votre rédacteur en chef quand vous lui avez demandé comment en savoir plus sur cette évasion. Il a également ajouté que vous deviez faire une investigation sur place, à savoir enquêter sur d'éventuels témoignage, voir les lieux, etc... En route !
A la récolte de témoignages...
Vous prenez le premier train et vous voilà arrivé à Moulins, petite ville charmante du centre de la France, dans le département de l'Allier. Il est 10 h 30, votre premier réflexe est de vous rendre à la prison pour interroger le personnel et en savoir plus sur cette évasion...

11h12 ; Léo Glynn
Directeur de la prison
« Tout d'abord, je vous informe que les deux prisonniers évadés sont Christophe Khider
et Omar Top El Hadj. Le premier est considéré comme le cerveau de l'évasion. Nous ne
sommes pas encore en mesure de dire si oui, ou non, ils ont bénéficié d'aide d'éventuels
complices extérieurs à la prison. En tout cas, il semblerait que les détenus se soient
évadés à l'aide d'explosif, qu'aucun coup de feu n'ai été tiré. Aucun blessé n'est
également à signaler. L'évasion de ces deux détenus est un acte de guerre ! J'ai pris dès
aujourd'hui les mesures les plus radicales pour éviter de nouvelles évasions. Ainsi, il faut
mettre en oeuvre les meilleurs mécanismes de surveillance et de contrôle pour que cela
ne se reproduise pas. »

11h38 ; Anaïs Delva
Surveillante pénitentiaire
« La première chose à dire est que je veux disculper tout avis considérant une éventuelle
implication des gardiens de la prison dans l'évasion de Khider et Top El Hadj. En aucun
cas un des gardiens aurait aidé les prisonniers à rentrer du plastic qui aurait servi
d'explosif. En effet, cela fait des mois que nous avons demandé une fouille plus
approfondie des prisonniers. D'ailleurs, on a longtemps demandé de retourner le stade de
la prison au bulldozer pour en avoir le coeur net. Du plastic, il y en a encore sûrement
dans la taule. Nous n'avons pas les moyens de garder les détenus dans des conditions sécuritaires. »

12h02 ; Jean-Pierre Bacri
Témoin ; présent dans la rue. Etait au volant lors des événements.
« J'ai tout vu ! Je promenais mon chien quand ça c'est passé, un énorme bruit
d'explosion – PAM ! Je me suis demandé s'il n'y avait pas une bombe. Mais je n'ai pas
tout de suite compris que ça venait de la prison. J'ai d'abord pensé que c'était dans le
ciel. Et puis là, je l'ai vu. Un hélicoptère est arrivé, j'ai été sûr qu'il venait pour ça. Je suis
sûr qu'il est rentré dans la prison, on entendait des tirs. Il est resté une ou deux minutes
et il est reparti. »

12h04 ; Jeanne Moreau
Témoin ; habitante du quartier.
« J'habite juste en face de la prison et je faisais la cuisine lorsque ça s'est passé.
D'excellentes pâtes, une recette que je tiens de ma grand-mère qui était italienne. Je
coupais des oignons lorsque j'ai vu plusieurs gyrophares dans la rue. Tout était très calme
juste avant, je me suis donc dit que c'était un simple transfert de prisonnier. Ce n'est
qu'après avoir mangé que j'ai vu sur Twitter que Top El Hadj et Christophe Khider se sont
échappés. »

12h07 ; Idrissa Sakho
Témoin ; également présent dans la rue lors de l'événement
« Je marchais boulevard de la Liberté quand j'ai vu une Peugeot bleue ou rouge, je ne
sais plus, foncer à au moins 200km/h. J'ai clairement vu que les trois personnes à
l'intérieur étaient armés. Je crois que le modèle était une 406 ou une 308, je ne sais plus.
En tout cas à peine une minute après, j'ai vu trois ou quatre voitures de police derrière et
un hélicoptère. Ils ont pris la direction de Lyon. J'en suis certain car ils ont pris cette
bretelle d'autoroute. Je la prends tous les jours pour aller au travail. »